Unité…Unité !

Si l’on était dans une pièce de théâtre, je me rappellerais avec bonheur les fameuse notions d’unités d’action, de temps et de lieu rappelées par Pierre Corneille dans son “discours sur les trois unités” et si merveilleusement bien définies par Boileau de la sorte :

      «Qu’en un lieu, en un jour, un seul fait accompli tienne jusqu’à la fin le théâtre rempli». La règle des trois unités vise à renforcer l’illusion théâtrale en réduisant l’écart entre action et représentation.

      Dans la vraie vie, il n’y a ni unité d’action, ni unité de temps ou de lieu.

      La seule unité qui vaille est seulement celle que l’on doit afficher dans le combat pour un but à atteindre, Ce but accompli  – ou abandonné c’est selon  –  l’unité est néfaste et doit céder le pas au pluralisme des idées afin d’en organiser et d’en fédérer le renouvellement.

      Ce principe se vérifie dans tous ses aspects tant dans la vie économique que politique.

      A défaut, l’appauvrissement intellectuel vous guette, la tyrannie vous attend et pire encore, le conformisme béat, le consensus mou avec leur vecteur corollaire qu’est la langue de bois finiront de vous achever en vous entraînant dans un bore-out encore plus ravageur que le burn-out!

      L’unité si chère aux religions monothéistes – il n’y a point d’autre dieu et la Sainte-Trinité ne se conçoit que dans l’unité du Saint-Esprit – L’unité maintes fois proclamée par les partis totalitaires – la lutte des classes jusqu’à l’avènement au pouvoir de l’unique classe ouvrière via la dictature du Prolétariat.

      L’unité peut être celle qui se confond avec la fidélité mais qui se départira pourtant de l’union.

      Car l’union des forces n’est pas l’unité pas plus que l’union des idées.

      Unissons donc nos forces et nos idées : cela s’appelle le pluralisme !

      En dehors de ces concepts, l’unité à tous crins est vide de sens et ne flatte pas l’intelligence de ceux qui en usent ou en abusent !

      “La multitude qui ne se réduit pas à l’unité est confusion; l’unité qui ne dépend pas de la multitude est tyrannie” (Pascal).