D’où vient ce nom ?

Pourquoi ?

Lorsqu’on veut officialiser l’existence d’un groupe, il faut, naturellement, lui trouver un nom…

« Association de Protection du Notariat de Proximité ?» « de Sauvegarde et Promotion » ? Une impression de déjà-vu, un risque de confusion…

« Notariat Quelque Chose » ou « Quelque Chose Notariat », presque tout a été tenté, et le risque de confusion est équivalent…

Qui plus est, notre projet allait bien au-delà de la simple défense ou de la promotion du notariat. Le modèle de tarif que nous défendons est une approche nouvelle de la facturation des activités de service public, et au-delà d’une défense corporatiste, il s’agissait d’opposer une résistance aux manœuvres en cours pour saper les fondements de la vieille Europe au service du fric-roi,

L’objectif est de remplir pleinement la mission qui nous a été confiée par la loi de Ventôse, et si bien définie par le Conseiller REAL

Pourquoi pas ?

Le substantif latin «res » est très en vogue dans le notariat, ces derniers temps…

Il est vrai que les atteintes à nos principes fondateurs, dont les lointaines origines latines et la consécration républicaine sont évidents, peuvent induire la tentation de se référer plus à la Rome Antique qu’à la romantique pour communiquer…Cependant, avant de sacrifier à cette tendance, une analyse du terme s’imposait, et c’est ce qui vous est proposé dans les lignes qui suivent.

RES, fondamentalement, c’est CHOSE.

Pas seulement chose au sens objet, c’est bien plus vaste ! Si on voulait traduire précisément (et sauf le cas où le terme a, exceptionnellement, un sens précis) il faudrait presque utiliser les composés vintages : « machin-chose »   « truc-chose », synonymes de « truc-bidule-chouette »:-)  !

D’autant que « CHOSE », aujourd’hui, évoque plus, pour un jeune public le personnage de Benjamin Grimm dans les 4 Fantastiques, ce qui, avouons-le, n’est pas extrêmement proche de nos préoccupations notariales ; un colosse orange d’une force herculéenne qui casse tout nous serait peut-être utile pour défendre la profession, mais -c’est vérifié- ça n’existe pas, hélas.

La définition polymorphe du mot permet de le mettre à toutes les sauces, si je puis dire, et à trop en dire, il ne veut, pour ainsi dire, plus rien dire !

Listons ensemble ses divers sens :

01 – chose
02 – fait, question, affaire
03 – réalité, vérité
04 – action, entreprise
05 – circonstance, événement, occasion, situation
06 – argument, contenu, idée, sujet
07 – cause, raison
08 – droit : litige, querelle, différend, procès, affaire judiciaire
09 – biens : fortune, propriétés, richesse, patrimoine
10 – utilité, intérêt, avantage
11 – affaires, activités, commerce

et nous en oublions certainement…

RES est un mot élastique (tiens, comme Red Richards, Mr Fantastic, décidément…), « multipurpose » diraient les banksters…

Un peu comme le notariat, au fond !

Cette composition de trois lettres se retrouve, en outre, en préfixe, dans une multitude de mots. Elle est notamment la marque d’une répétition pour une action lorsque le verbe pour l’exprimer commence par un « S » ; c’est grâce à elle qu’on peut distinguer le verbe ressigner (rengagez-vous qu’y disaient !) du verbe résigner (abandonner un droit, un privilège, un bénéfice, ou même son âme à Dieu !)

Toujours très notarial, non ?

Allons plus loin, lorsque le mot est associé à un autre, il en développe l’aura, lui donne une toute autre envergure… Ainsi «Res Gestae» qui fut le titre du testament politique d’Auguste ne signifie plus seulement « choses faites » (dans le style « ça c’est fait ! ») mais plutôt « hauts faits »

Res nullius devient « chose sans maitre » et Res Publica qui pour désigner une “chose publique” ne s’en applique pour autant ni au vélib ni à l’abribus…

Pas surprenant, donc, qu’une épidémie de RES se soit emparée de la toile et des réseaux sociaux depuis quelques mois !

Fallait-il pour autant céder à cette mode ? Devait on ajouter encore une chose à toutes ces choses ?!

Dénomination ironique séduisante…Rien de sérieux, rien d’officiel…Une sorte d’ “hommage” discret aux quelques ex-membres du CND ralliés à la bannière unitariste, dont nous avons un temps suivi la trajectoire…RES s’imposait naturellement. RES certes, mais RES quoi ?

Mots commençant par res : Res-Souder Res-Surgir Res-Sortir Res-Servir Res-Sentiment Res-Semblable, Res-Pire ?

Jeux d’assemblage : Res-Técaché, Res-Pirafond, Res-Pirateur (que le corps sert…) ?

Rien de tout ceci n’avait vraiment de sens, rien ne paraissait opportun ni adapté à l’objectif poursuivi : permettre des avancées sérieuses sans se prendre au sérieux.

En outre, si nous sommes aujourd’hui dans cette situation c’est bien parce que nous avons courbé l’échine, tout accepté ; c’était déjà le sens de l’appel « Notariat, Debout !!! »

Nous devons nous opposer de toutes nos forces à ce faux modernisme, à cette prétendue simplification, qui ressemble à l’appel à la liberté qui serait fait par un renard à des poules crédules !

Nous devons défendre cette cause, pour cette raison ! (eh oui, septième sens du mot RES, bravo à ceux qui suivent !) dans cette situation.

Et en latin, avant qu’on n’en oublie définitivement l’usage grâce à N.V.B., comment disait-on, notamment : “cette situation“ ?

Res iste (à prononcer « rès isté » de la même manière que dans l’expression Iste canis = ce chien(-là).)

Donc, pour défendre notre cause, dans cette situation que pouvait-on trouver de mieux comme dénomination que Res-Iste ?

La proposition efectuée sur la base de ces réflexions ayant trouvé écho favorable auprès des membres fondateurs, c’est ainsi que, le 20 novembre 2015 dernier au soir, et par le ministère de Me Bruno DELABRE, notaire à Seclin, près de Lille, ont été signés les statuts de l’Association “pour un Authentique Service Public Notarial, Res-Iste”

Ce n’est qu’ensuite, et par hasard, que sont apparus les autres sens possibles de cette dénomination…

Ceux qui lisent notariat2000.com comme notariatdebout.fr maîtrisent aujourd’hui parfaitement l’usage du symbole typographique « macron » (rappelez-vous, il avait été proposé de répondre à ceux qui nous qualifient de « 1816 » en désignant les nouveaux installés librement « notaires sous macron » sans mot dire, juste en ajoutant ce symbole pour marquer la différence : NOTAIRE≠NŌTAIRE )

Ajoutez un macron ( ¯ )  à « Res iste » et le sens change complètement ! « Rēs iste » toujours en latin, signifie en effet alors « ce qui importe ».

Avouez qu’il y a de quoi être enthousiaste !

En outre, avec un nom pareil, les anglophones savent déjà que nous serons inépuisables ! Eh oui, R.E.S, pour eux, ça veut surtout dire « renewable energy source » !

Res-Iste, c’est aussi un appel : Résistez !

Et cet appel c’est à vous que nous l’adressons, vous tous qui croyez aux valeurs fondamentales de notre profession (et à travers elle à notre système de droit romano-germanique, et aux fondements de notre “art de vivre”), et refusez sa dilution dans le maelstrom du mercantilisme néolibéral-socialiste.