Tout ceci est à pleurer…(ma réponse à la réforme du divorce dans la BAI)
Dans le lien qu’Agnès a mis ci-dessus, on peut lire un extrait de l’intervention de PLV :
“Quel regard portez-vous sur ce phénomène de la blockchain. Est-ce une menace selon vous pour le notariat ?
Un regard attentif comme sur toutes les évolutions technologiques mais cette technique de stockage et de transmission d’informations très utile ne garantit absolument pas la qualité et l’exactitude de ces informations, ce système comme tout autre aura ses limites.
Je ne crois pas qu’il ait vocation à avoir une utilisation universelle”
Une telle naïveté de la part du président des notaires de France est confondante.
L’intérêt des grands groupes financiers est l’automatisation de tout processus de prise de décision (on le voit notamment avec les ordres de vente donnés en bourse).
L’authentification n’échappera pas à cette règle si l’on n’y prend pas garde car contrairement à ce que dit PLV, il n’y a aucune limite dans ce domaine.
Il faut au contraire se battre et affirmer que l’authentification ne peut passer que par l’humain et non par la machine et goodbail est le pire exemple qu’on puisse donner.
La réaction et la position de Vogel devraient effrayer tous les notaires de France et de Navarre.
Autre sujet d’inquiétude : la réforme du divorce car si à la clef de celle-ci, le recours obligatoire au notaire en cas d’existence d’immeuble devait disparaître, c’en serait fini du monopole notarial en matière de publicité foncière; et là, la fin serait proche…
Pour finir, je suis effaré – et le mot est faible – du manque de réaction de mes confrères NPDC de manière générale, comme s’ils étaient frappés de sidération.
Cette profession, si forte en apparence il y a encore deux ans à peine, présente aujourd’hui un visage lamentable et un comportement de lâcheté sans égal de la plupart des instances tant nationale que régionales.
Tout ceci est à pleurer…
“C’est le blues de la bêtise humaine, vaut mieux en rire qu’en brailler”
Mais tout n’est pas toujours ni tout noir ni tout blanc…
Si l’opinion de Me VOGEL n’était que “son” opinion, cette affirmation n’aurait pas de quoi effrayer mais qu’il la profère en tant que Président du CSN et donc (selon lui) incarnation de “la profession” a en effet de quoi préoccuper.
Ces questions méritent débat, analyse, propositions et choix lucide de la part de la profession, suivi d’une “unité” respectant le résultat d’une véritable consultation nationale.
L’exemple tragique de la réforme du tarif, qui met en grande difficulté un nombre important d’offices doit servir !
Bien que certains professionnels qui avaient travaillé intensément sur les questions tarifaires l’aient souhaité (dès le 9 avril 2014 sur la B.A.I., un appel avait été lancé pour la réunion d’Etats Généraux du Tarif !) le débat n’a jamais eu lieu.
Tant que les professionnels ne se préoccuperont pas de reprendre en main leur “gouvernance” (n’oublions pas, tout de même que chaque notaire est Officier Public de Plein Exercice, et qu’en concernant il n’y a pas réellement lieu à “gouvernance”, ce qui est en cause est une “représentation”, et il serait souhaitable qu’elle soit effectuée en adéquation avec les souhaits majoritaires des représentés et non avec les ambitions de quelques “squatters de couloirs” Parisiens qui manipulent en toute discrétion les permanents), les membres du bureau du CSN agiront en despotes même pas éclairés…
Mais c’est tellement plus confortable de ne pas s’impliquer…Jusqu’au jour où on réalisera que les espoirs placés dans les instances étaient vains, qu’il n’y a rien de nouveau sous le soleil et qu’en conséquence tout est perdu…Et ce jour là, il en restera bien peu pour chanter avec Thiéfaine “713705, n’est-ce pas merveilleux de se sentir piégé ?”
Ceux qui auront bougé à nos côtés, même si ils ne sont pas exempts de la déception face à l’échec (nous sommes écœurés de voir le désastre qui se profile pour les plus petits, qui sont loin d’avoir mérité cet assassinat économique de l’écrêtement et attendons fébrilement le résultat de notre tentative d’infléchir la question par les recours individuels au Conseil d’Etat !) pourront au moins se consoler en se disant qu’ils ont réellement tout tenté.
Mais comme dans nord-sud de Roger Pierre et Jean Marc Thibault, “Si nous avions été plus nombreux…”