La solidarité et la charité ne font pas bon ménage…

Adeptes de la novlangue, voici le dernier avatar dans ce domaine contenu dans la toute nouvelle newsletter du CSN où l’on prône la création d’un fonds de compensation au bénéfice des offices les plus impactés par la réforme; et l’on affirme qu’il ne s’agit pas là de charité !

Pire : l’on vient même à taxer de communisme un système dont ses détracteurs connaissent mal le mécanisme, de manière à épouvanter le lecteur ignorant, comme au soir du 10 mai 1981 où les déçus de l’élection surprise de Mitterrand voyaient déjà les chars soviétiques aux portes de PARIS.

Ah ces fameux poncifs de charité et de communisme, mis en avant lorsqu’on n’a plus d’argument et qu’on ne sait plus quoi dire ou inventer une fois les journées printanières passées et la réception de la réponse tellement inattendue du Professeur Aynès à la question de savoir si un notaire se doit de recevoir et lire son acte aux clients à défaut de clerc habilité…

Quelle horreur se dit le notaire sans son clerc : je vais devoir recevoir mon acte, le lire…et rester sur place…

Pas clair le notaire sans son clerc !

Et je passe sur Notavis et les clefs données aux internautes pour concocter leurs sous-seings !

      Rappelez-moi : c’était quand la journée de l’authenticité ? il y a un siècle? 

      Si la solidarité n’est pas la charité, alors l’étude de la faisabilité d’un véritable système d’ajustement tarifaire maîtrisé par la profession dans lequel on distinguerait la rémunération du notaire du coût payé par le client, pourrait permettre, après validation, la revalorisation des petits actes, effectués en grande partie par les offices ruraux et semi-urbains, tout en redonnant du pouvoir d’achat à nos clients.

Il contribuerait à sauvegarder le maillage territorial ainsi que les notaires ruraux qui en sont les principaux tenants, sans pour autant que ceux-ci se sentent « subventionnés » et sans pour autant non plus que les offices plus importants s’estiment davantage contributeurs au détriment de leurs propres bénéfices.

     Si la solidarité n’est pas la consécration d’un système de péréquation, il est en tout cas dans l’obligation de tous et en premier lieu du bureau du CSN, de tout mettre en œuvre – en complète honnêteté intellectuelle – pour étudier la faisabilité d’un système pérenne celui-là, proposé et contrôlé par la Profession;

Et ce, sans affirmer de manière péremptoire que ceux qui ne sont pas d’accord avec la politique actuelle du CSN, estiment ” sans doute que l’écrêtement des petits actes est insuffisant et le minimum à 90 euros trop élevé” alors que cette affirmation est la négation même du principe de l’ajustement tarifaire puisqu’il y aurait découplage entre le tarif appliqué au client et la rémunération du notaire !

     La solidarité qui confine à la charité déshonore tant celui qui donne que celui qui reçoit. Elle n’est pas la justice et n’est certainement pas une chance donnée au maillage territorial quoiqu’on en dise puisque – c’est clairement affirmé – le fonds de compensation ne sera pas pérenne.

     Les bonnes réponses à une mauvaise loi sont dans le PNA, nous dit-on :

     Les services à la clientèle sont déjà assurés plus que largement et on ne peut demander davantage à un confrère rural ou semi-urbain sans le conduire inévitablement vers le burn-out !

     De la même façon, un discours sur la gestion, la qualité, l’adaptation aux nouvelles technologies, le management et le développement de compétences et de conseils, serait vraisemblablement reçu défavorablement par un notaire rural disposant d’une équipe restreinte déjà depuis longtemps au taquet afin de satisfaire aux lourdes exigences du service public de l’authenticité.

     La démonstration de la solidarité passe par la vérité sur les choix et les enjeux et non sur une unité de façade qui n’est indispensable que pour satisfaire à la rhétorique.

     L’indispensable unité ne se conçoit que lorsqu’on est d’accord sur les idées et leur mise en application : cela s’appelle la démocratie; à défaut, il s’agit de l’unité si chère au centralisme démocratique en vogue à l’époque de Georges MARCHAIS place du Colonel Fabien. N’est pas communiste qui veut !

     Hormis celle du Saint-Esprit, l’unité quelle qu’elle soit ne doit pas masquer le pluralisme des opinions car à défaut, elle ne servirait pas l’intérêt général mais celui de quelques uns qui pourraient alors faire leur l’adage suivant : “charité bien ordonnée commence par soi-même !”

 

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