AGIR ou continuer à attendre en se préparant à subir ?

C’était au début, tout au début, un débat majeur de la défunte “Boite à Idées” du Portail REAL : devions-nous rester seuls et défendre notre “pré carré” ou bien devions nous étendre notre mouvement par delà les frontières professionnelles classiques et faire front commun avec les autres “professions réglementées”…

Les complexes (un doux mélange de complexe de supériorité et de honte de l’écart de revenus) de nos dirigeants professionnels eurent “raison” des appels à la raison (Le français est langue subtile !) : non, notre mouvement se devait d’être “digne”, et les taxis et nous n’étions pas comparables.

Et c’est vrai ! Nous n’avions aucun véritable moyen de pression (lorsqu’on manifeste ou nous ridiculise, et les débats sur un blocage éventuel des voies publiques tournait vite à “j’imagine le défilé de Porsche Cayenne”)

Nous aurions pu nous associer au mouvement des avocats…Mais les intérêts contradictoires de nos “grands” représentants sont bien loin de la compréhension mutuelle entre “petits” professionnels et puis nous étions unis, c’était “notre plus grande force”, ils étaient dispersés c’était leur “plus grande faiblesse”

Et nous y voilà, le compteur de notre page d’accueil égrenne les dernières heures avant le 29 février, et le message de notre Conseil Supérieur est le suivant :

 “Il faut bien s’adapter à cette nouvelle donne, mais il ne faut pas le faire dans le désarroi ou la rancoeur qui n’ont jamais été les meilleures sources d’inspiration.
La solidarité au bénéfice des offices les plus fragiles doit se manifester concrètement pour compenser les disparités d’impact de la réforme tarifaire”.

Nous prônion l’action, la réforme concertée et l’instauration d’un tarif réellement redistributif au profit des clients, ne “tuant” pas les plus petits offices et n’entraînant que peu de conséquences sur l’emploi…Le CSN demandait d’attendre que le projet face “pchitt !” et affirmait que la solution que nous proposions était “refusée par les petits notaires qui ne voulaient pas être placés dans une situation de dépendance…

Et que nous dit-on aujourd’hui ?

On va instaurer des mécanismes de solidarité entre notaires ?

Mais c’est précisément ce qu’on prétendait que nous demandions (alors que nous sommes opposés à l’idée d’une solidarité entre professionnels pour compenser l’injustice d’un tarif mal conçu qui serait, malgré le plafonnement à 10 % tout aussi injuste à l’égard des clients), et qui nous était présenté comme inadmissible !

Donc, après avoir combattu notre proposition (qui, rappelons le, semblait plutôt avoir des échos favorables auprès des ministères, directions et autorités, à l’exception notoire de Bruno LASSERRE qui a probablement un compte personnel à régler avec la profession et n’a jamais daigné nous rencontrer personnellement et directement) le CSN prétend vouloir mettre en place des mécanismes de solidarité ?

N’est-ce pas là un moyen sordide de rattraper un échec ? Ou pire encore, n’est-ce pas un moyen pour éliminer rapidement ces “miséreux” qui font de la résistance et freinent les excessifs rêves de grandeurs des offices moyens poussés en graines ?

Si le Décret est conforme à ce qui nous a été communiqué, il demeure possible d’insérer par les arrêtés des mécanismes de lissage dans le calcul des émoluments proportionnels selon les principes que nous défendons depuis septembre 2014 malgré les freins et bâtons dans les roues que les nommélus et permanents nous ont opposés…Encore faut-il que ces principes soient compris de nos représentants, ce qui supposerait que nous ayons pu leur exposer l’ensemble de notre proposition !

Aucun “négociateur” mandaté par nos instances (du moins le supposons nous car ces “négociateurs” auront le confort d’échouer dans l’anonymat alors que nous avons toujours signé “nos méfaits” de nos noms, en véritables notaires !) ne peut exprimer réellement et d’une façon crédible les préoccupations des “petits”, car aucun d’entre-eux précisément, n’est “petit” (et s’il en est un, qu’il ait le courage de s’identifier pour nous démentir !)

Comment expliquer à des hauts fonctionnaires qui affirment que les Auvergnats et Aveyronnais ont des clients à Paris de par la tradition des Bougnats (“vins-charbons-notariat”, c’est peut être ça l’Etude de l’avenir macronisé ?) que des notaires en province ont déjà depuis plusieurs années des difficultés lorsqu’à tout moment on peut vous opposer le montant figurant sur votre déclaration de revenus ?

C’était la force de notre petit groupe de travail, que de n’avoir ni besoin d’assistance (et donc aucune raison objective de quémander) ni revenu indécent (et donc aucune raison de craindre un “coup de rabot sur les rentes”) c’est toujours notre force…Et nous la mettons à la disposition de la profession, mais au nom de l’unité ceux qui s’arrogent le droit exclusif de nous représenter ont choisi de faire cavalier seul.

Nous pouvons encore agir, mais nous ne pourrons le faire que si nous sommes suffisamment nombreux…Il va  donc vous falloir choisir entre la fidélité à ceux qui nous ont manifestement mal défendus quand ce n’est pas “pas défendus du tout” ou même, ce qui serait encore pire, “trahis”, et la prétendue unité de la profession, et les principes d’union que nous défendons.

Pour faciliter votre détermination, il n’est pas inutile de vous rappeler :

  • que les avocats ont obtenu une relative satisfaction après avoir fait grève, occupé des tribunaux et pour certains “payé de leur personne”  (Lire l’article de Libération du 28 octobre 2015)
  • que les taxis bénéficient de toutes les attentions (Lire l’article publié par Les Echos le 26 février)

 

Et que nous disent nos représentants ? “C’est pour chacune et chacun le moment de vouer sa combativité largement éprouvée tout au long des mois passés, à un nouvel élan pour son office”

NON, Me VOGEL, c’est le moment, au contraire, de souligner plus encore l’iniquité de cette réforme, de défendre les principes que vos prédécesseurs et vous-même (avant d’arriver au Poste que vous occupez aujourd’hui) défendaient, au moins en apparence, et de proposer autre chose qu’une reddition et une collaboration avec l’ennemi. Même lorsqu’on est au pied du mur, on peut encore le contourner ou le renverser, mais si on se couche devant l’obstacle et se résigne à la souffrance, on perd toute dignité.

Ne croyez pas que les décrets et arrêtés qui paraîtront sous peu, quel qu’en soit le contenu sont le signe d’un apaisement et qu’on nous donnera le temps de penser nos plaies.

La bataille n’est peut être pas perdue, elle n’est peut être pas gagnée, mais de toute évidence elle n’est pas la dernière, et nous nous devons d’anticiper la prochaine, en étudiant cette fois dans l’union (et pas dans l’obéissance muette et contemplative) tous les avenirs possibles et pas seulement celui que vous (ou plutôt ceux qui vous conseillent) nous avez choisi, pour des motifs dont le manque de transparence de la gouvernance de la profession peut laisser penser qu’ils ne sont pas réellement altruistes.

Il est temps maintenant de défendre “ce qui importe”…Et nos racines latines s’expriment ici par une traduction possible : « Rēs iste »

Res Iste avec Macron

Res-Iste

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